Tendinopathie de la coiffe des rotateurs : la présence d’une bursite sous-acromio-deltoïdienne est prédictive d’une bonne réponse clinique à 6 semaines, mais pas à 3 mois, d’une infiltration sous-acromiale : étude prospective sur 100 patients - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
L’infiltration sous-acromiale de corticoïdes est largement utilisée dans le traitement des tendinopathies de la coiffe des rotateurs (TCR). Pourtant, son efficacité est variable (environ 50 % de bonne réponse) et les facteurs prédictifs de bonne efficacité ne sont pas identifiés. L’objectif de l’étude était de déterminer si la présence d’une bursite sous-acromio-deltoïdienne (SAD) était associée à une bonne réponse à l’infiltration sous-acromiale écho-guidée réalisée devant un tableau clinique de TCR.
Matériels et méthodes |
Une étude ouverte prospective monocentrique a été effectuée incluant tout patient adressé pour une infiltration sous-acromiale dans le cadre d’une douleur d’épaule compatible avec une TCR. Les patients étaient exclus en cas de calcification>5mm, d’antécédent de chirurgie de l’épaule, de rhumatisme inflammatoire, d’atteinte glénohumérale, de rupture de coiffe étendue ou d’infiltration sous-acromiale de moins de 3 mois. À l’inclusion, ils bénéficiaient d’un examen clinique, de radiographies (glénohumérale et acromio-claviculaire), d’une échographie (présence d’une bursite SAD (>2mm), signes de tendinopathie, rupture partielle ou complète d’un tendon, arthropathie acromio-claviculaire) puis d’une infiltration échoguidée intra-bursale d’1mL de bêtaméthasone après 3mL de Lidocaïne. Une ordonnance de kinésithérapie de l’épaule était remise à tous les patients. Le critère d’évaluation principal était la réponse clinique à l’infiltration 3 mois après le geste (diminution de l’EVA douleur>30 %). Les critères secondaires comprenaient notamment la récupération fonctionnelle évalué par le score OSS (Oxford Shoulder Score) et la réponse au test anesthésique (amélioration de l’EVA douleur>50mm, 10minutes après l’infiltration). Pour comparer des variables qualitatives, un test du Chi2 a été utilisé et un p<0,05 était considéré comme significatif.
Résultats |
Cent patients ont été inclus (âge moyen 56 ans, 66 femmes [66 %]). La durée moyenne des douleurs était de 9 mois avec une EVA moyenne à l’inclusion de 69,7mm et 19 patients étaient en arrêt de travail. L’échographie montrait une bursite SAD chez 49 patients (49 %), une synovite acromio-claviculaire chez 13 patients (13 %), une rupture partielle chez 32 patients (32 %) et une rupture totale d’un tendon chez 17 patients (17 %). À 6 semaines, il y avait plus de patients répondeurs dans le groupe bursite (81,6 %) que dans le groupe sans bursite (57,5 %) (p=0,02). Quatre-vingt-huit patients ont été évalués à 3 mois et 61,4 % présentaient une bonne réponse clinique dont 64,2 % patients dans le groupe bursite et 58,7 % patients dans le groupe sans bursite sans différence significative entre les deux groupes (p=0,5). Il n’y avait pas non plus de différence sur le résultat fonctionnel (p=0,29) entre ces deux groupes. La présence d’une synovite acromio-claviculaire, la rupture partielle ou totale d’un tendon n’impactaient pas la réponse clinique à 3 mois (p=0,29, p=0,30, p=0,39). Un test anesthésique positif était par contre un facteur prédictif d’efficacité de l’infiltration à 3 mois (p=0,02).
Conclusion |
Une majorité de patients étaient améliorés par l’infiltration sous-acromiale. La présence d’une bursite SAD était un marqueur de réponse précoce et un test anesthésique positif permettait de prédire une bonne réponse à 3 mois.
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Vol 88 - N° S1
P. A46-A47 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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